La chanson dans tous ses états :
Guillaume de Machaut (1300-1377) et ses contemporains
Dans l’imaginaire collectif, Guillaume de Machaut (1300-1377) est l’exemple même du génie musical. Ce « Mozart du 14e siècle » occupe notamment une place privilégiée dans l’écriture des chansons, à tel point que l’on a presque oublié la production musicale de ses contemporains. Les 100 chansons de Machaut qui nous sont parvenues ne représentent pas moins d’un quart de la transmission des chansons en langue française du 14e siècle. La raison de ce rapport inégal réside dans la transmission des œuvres : conscient de son statut de poète-compositeur, Machaut a compilé ses « œuvres complètes » dans des manuscrits qu’il a lui-même supervisés, s’assurant ainsi le passage à la postérité. Rien de tel chez ses contemporains dont les compositions, le plus souvent anonymes, sont dispersées dans plusieurs manuscrits, comme le Codex Ivrea par exemple. Récemment, la recherche musicologique s’est intéressée à ces chansons dites « périphériques ». Elle a sorti de l’oubli des petites gemmes musicales comme le virelai Mors vient a moy ou la ballade Comben que loytemps qu’il nous importe aujourd’hui de révéler au public.
Notre programme est conçu comme un dialogue entre quelques-unes de ces pièces encore méconnues et des chansons de Machaut. Souvent plus simples mais non moins attrayantes, ces chansons contemporaines permettent de saisir l’extraordinaire originalité du style de Machaut. Le programme cherche également à montrer divers traitements musicaux des « formes fixes », ces structures poético-musicales standardisées des XIVe et XVe siècles : la ballade, le rondeau et le virelai. Ainsi abordons-nous des chansons monodiques, à deux ou à trois voix. Nous alternons également entre pièces a capella, instrumentales (vièles et guiterne) ou mixtes, illustrant ainsi plusieurs possibilités d’exécution historiquement informée. Considérant que la répétition strophique et les subtiles variations qu’elle engendre est précisément l’une des forces expressives de la chanson médiévale, il nous tient à cœur d’interpréter les formes dans leur intégralité. Ainsi, la brièveté de certains virelais anonyme (Mors vient a moy, moins de deux minutes) contraste avec la lenteur hypnotique de certaines ballades de Machaut (Honte, paour, près de 10 minutes). Les chansons de ce dernier traitent exclusivement d’amour courtois. On n’y trouve aucune trace de sujets plus légers abordés dans les pastourelles ou les pièces onomatopéiques par exemple. Pour marquer ce contraste avec l’esthétique de Machaut, nous mettons ici à l’honneur deux pièces folâtres, Or sus vous dormez trop et Par maintes fois qui imitent toutes deux le chant des oiseaux. La virtuosité vocale et instrumentale n’est pas en reste : dans Amis tout dous et je voy le bon tens venir par exemple, la voix supérieure présentes des diminutions rapides, c’est-à-dire des ornements subdivisant une note longue en plusieurs valeurs courtes.
« La chanson dans tous ses états » est un programme qui s’adresse aussi bien aux mélomanes avertis qu’aux néophytes. Ceux-ci plongeront dans un univers musical fascinant dont les traces sont encore palpables dans la chanson française actuelle alors que les familiers de Machaut redécouvriront des « tubes » tels que Honte paour à la lumière de pièces inédites de son temps.
Notre programme est conçu comme un dialogue entre quelques-unes de ces pièces encore méconnues et des chansons de Machaut. Souvent plus simples mais non moins attrayantes, ces chansons contemporaines permettent de saisir l’extraordinaire originalité du style de Machaut. Le programme cherche également à montrer divers traitements musicaux des « formes fixes », ces structures poético-musicales standardisées des XIVe et XVe siècles : la ballade, le rondeau et le virelai. Ainsi abordons-nous des chansons monodiques, à deux ou à trois voix. Nous alternons également entre pièces a capella, instrumentales (vièles et guiterne) ou mixtes, illustrant ainsi plusieurs possibilités d’exécution historiquement informée. Considérant que la répétition strophique et les subtiles variations qu’elle engendre est précisément l’une des forces expressives de la chanson médiévale, il nous tient à cœur d’interpréter les formes dans leur intégralité. Ainsi, la brièveté de certains virelais anonyme (Mors vient a moy, moins de deux minutes) contraste avec la lenteur hypnotique de certaines ballades de Machaut (Honte, paour, près de 10 minutes). Les chansons de ce dernier traitent exclusivement d’amour courtois. On n’y trouve aucune trace de sujets plus légers abordés dans les pastourelles ou les pièces onomatopéiques par exemple. Pour marquer ce contraste avec l’esthétique de Machaut, nous mettons ici à l’honneur deux pièces folâtres, Or sus vous dormez trop et Par maintes fois qui imitent toutes deux le chant des oiseaux. La virtuosité vocale et instrumentale n’est pas en reste : dans Amis tout dous et je voy le bon tens venir par exemple, la voix supérieure présentes des diminutions rapides, c’est-à-dire des ornements subdivisant une note longue en plusieurs valeurs courtes.
« La chanson dans tous ses états » est un programme qui s’adresse aussi bien aux mélomanes avertis qu’aux néophytes. Ceux-ci plongeront dans un univers musical fascinant dont les traces sont encore palpables dans la chanson française actuelle alors que les familiers de Machaut redécouvriront des « tubes » tels que Honte paour à la lumière de pièces inédites de son temps.